Le tourisme responsable, ou comment voyager éthique
Quand déjà l’esprit hésite, laisse deviner une mauvaise conscience liée à l’impact de son activité sur le plan écologique, les temples bouddhistes et les cratères de volcans ont beau être incroyables, rien n’y fait.
Stéphanie de Roguin, Le Monde, ce Vaste Terrain de Jeu.
Avant que le secteur touristique ne soit si durement touché par la terrible pandémie de Covid-19 de 2020, les prévisions étaient, économiquement, au beau fixe pour lui. En 2014, l’Organisation Mondiale du Tourisme prévoyait une augmentation du nombre de voyageurs. Cette année-là, les estimations portaient le nombre de voyageurs au milliard.
On peut parler de tourisme de masse. Les voyages étant bien plus abordables que par le passé. Abordables par leur prix, mais également par les moyens de déplacement qui “raccourcissent” les distances. Mais ce tourisme de masse ne saurait être sans conséquences écologiques (empreinte carbone, déchets…) et sociales (exode rural…) En effet, avec l’afflux de touristes, les destinations changent, s’adaptent afin de les accueillir et profiter de la manne financière.
Le voyage est affaire de mutations. Et afin de contrebalancer les dérives du tourisme de masse (et pas seulement), des initiatives ont vu le jour afin de promouvoir un tourisme responsable (ou tourisme éthique). L’impact du tourisme au niveau environnemental étant une thématique importante soulevée par Stéphanie de Roguin dans Le Monde, ce Vaste Terrain de Jeu, nous allons nous pencher sur cette pratique responsable du voyage.
Dérives du voyage.
Voyager n’est pas anodin. Même pétri des meilleures intentions, le déplacement dans un autre endroit du monde laisse des traces. Et lorsqu’on rapporte ce fait à un tourisme de masse, on touche presque au désastre. Empreinte carbone qui explose, surconsommation de ressources naturelles, pollution de l’air, de l’eau…
Et ce n’est pas tout. Outre cet aspect environnemental, le tourisme de masse a un effet sociétal dans les destinations de par leur fort impact économique. Ainsi le tourisme de masse génère des déplacements de population, afin de bénéficier de la manne financière. Les campagnes sont donc désertées au profit de centres touristiques, déstabilisant l’économie locale. Se pose alors la question de cette “authenticité” que les voyageurs semblent rechercher quand ils visitent un autre pays.
Bien entendu, il n’est pas question de mettre à l’index les touristes et voyageurs, qui, bien souvent ne sont pas forcément conscients de l’impact qu’ils peuvent avoir sur les pays qu’ils visitent. Tous ne sont cependant pas de bonne foi.
Lors d’un voyage, il convient de considérer le pays visité comme un écosystème fragile, qu’il faut prendre garde à ne pas perturber.
Le tourisme responsable, contraignant ?
Mais alors, où est le plaisir, si on doit rester sans cesse sur le qui-vive, se surveiller, être entravé de contraintes ? serait-on tenté de se demander. Ne vous y trompez pas. Voyager responsable ne demande qu’une chose : du bon sens.
Voyager responsable, c’est partir moins souvent, mais plus longtemps. Ainsi, vous aurez bien plus l’occasion d’apprendre à connaître les populations, à faire de véritables rencontres. Tout cela en limitant grandement votre empreinte carbone.
Par ailleurs, le tourisme durable encourage à bien se renseigner sur un pays avant de le visiter. Se documenter sur un pays en lisant des guides, ou des récits de voyage, vous permettra de mieux appréhender les situations auxquelles vous serez confronté. Connaître les coutumes d’une population que vous visiterez est un signe de respect qui témoigne de l’intérêt que vous portez au pays visité et à sa population.
Dans l’ensemble, voyager responsable, voyager éthique, c’est voyager avec humilité et respect. C’est rechercher réellement le dépaysement dans ce qu’il a de plus authentique, c’est donner un sens à votre voyage. C’est la différence entre voyager et consommer du voyage.
L’avenir du voyage ?
Écotourisme, slow tourism, tourisme durable… le voyage est affaire de mouvement. Le secteur touristique a connu une année particulièrement difficile avec la crise sanitaire qui a fermé les frontières. Mais avant cela, et bien que le nombre de voyageurs ait été exponentiel, la question des modes de voyage était déjà posée.
Le voyage est affaire de mouvement, mais également de mutation. On bouge, quand on voyage. On change, également. Aussi est-il logique que le voyage soit sans cesse interrogé, que sa pratique soit questionnée. Le tourisme responsable est une réponse à une urgence climatique et environnementale. Mais pas seulement. Il dénonce, peut-être, une industrie du voyage qui s’est emballée. Une industrie qui amenait non pas les voyageurs à changer lors de leurs périples, mais à changer les destinations visitées.
Voyager n’est jamais anodin. Il s’agit d’un événement important dans une vie, et ce, quelle que soit la destination. Pour reprendre le titre du récit de Stéphanie de Roguin, le Monde est un vaste terrain de jeu. Mais il ne devrait pas être considéré comme tel. Charge notamment aux voyageurs d’en prendre soin, lorsqu’ils décident de le parcourir et de s’abreuver de ses beautés.
Sources :
Qu’est-ce que le tourisme responsable ? GEO.fr, 2018
Le Tourisme responsable, Passion Terre.com
Agir pour un tourisme responsable, tourisme-responsable.org