Le Shinkansen, loin d’avoir un train de retard
Je quitte Tokyo pour rejoindre Kyoto en Shinkansen. Un trajet de 2h30. Bien installé, je dispose d’un espace ample et suffisant pour étendre mes jambes, contrairement aux TGV français, où l’espacement est plus contraint. Tout a été bien conçu et pensé à bord de ces trains, pour faire en sorte que le voyageur effectue son trajet dans des conditions de confort optimales. J’aperçois brièvement le Fuji-Yama, dont le sommet enneigé resplendit dans le lointain.
Pérégrinations en Terres Japonaises, de Marc Jérusalem
Si en France, nous connaissons très bien notre TGV national, il est loin d’être le premier train à grande vitesse à faire vibrer les rails des chemins de fer. En effet, c’est au Shinkansen que revient cet honneur. Mis en service en 1964, ce train s’impose comme le fleuron de la grande vitesse ferroviaire. Rapide, fiable, confortable et sûr, parlons un peu de ce moyen de transport incontournable pour qui veut, comme Marc Jérusalem, arpenter les terres nippones.
Du Dangan Ressha au Shinkansen
Si en français on nomme notre train à grande vitesse TGV, les anglo-saxons préfèrent le terme bullet-train (littéralement le train-balle). Cette expression est en réalité la traduction de dangan ressha. Ce terme japonais désignait le projet de train qui allait donner naissance au Shinkansen. Le projet, qui débute dans les années 1940, permettra au Japon de se doter des premières voies réservées aux trains à grande vitesse. Le mot Shinkansen signifie Nouvelle ligne principale. Et c’est un nom judicieux pour un train si central au Japon.
Afin de mettre sur voie le Shinkansen, des travaux d’infrastructure d’envergure ont été entrepris. Tunnels et viaducs ont donc été bâtis afin d’ouvrir la voie au train, en prenant en compte la topographie montagneuse de l’archipel. Ainsi, la première ligne Tokaido, qui relie Tokyo à Osaka en passant par Nagoya voit le jour. Sa construction débute en 1959.
Et le résultat est là. En effet, moins de trois ans après son inauguration à l’occasion des JO de 1964, le Shinkansen comptait déjà cent millions de voyageurs. Et ce n’était alors que le début. En effet, en 2004, après 40 ans de service, 4,2 milliards de voyageurs avaient utilisé ce train. Aujourd’hui encore, le Shinkansen affiche des états de services impressionnants. Quasiment aucun accident en 55 ans de service, et zéro accident mortel, ce qui en fait le train le plus sûr du monde.
Boute en train.
Les usagers qui on pris le Shinkansen vous le diront : les principaux points forts de ce train à grande vitesse sont la ponctualité et le confort. D’ailleurs, notre TGV national fait pâle figure face à son aîné nippon en comparaison. Nous avons évoqué la sécurité plus tôt. Et ce n’est pas un détail anodin, surtout quand on sait que le Japon est un pays à l’activité sismique très fréquente. En 2004, un séisme a provoqué un déraillement, sans aucune victime. Il s’agissait du premier depuis 1964… Les lignes du Shinkansen sont reliées à des sismographes qui déclenchent un arrêt d’urgence en cas de tremblement de terre.
Contrairement aux lignes classiques, le Shinkansen a nécessité des infrastructures dédiées. De fait, les trains Shinkansen ne peuvent rouler que sur leurs lignes dédiées. Ils sont certes prisonniers de leurs voies, mais cela signifie un trafic plus intense, car seuls ces trains peuvent y circuler. Cela a un impact sur la ponctualité, le retard moyen du train étant de… 6 secondes.
Enfin, le confort, parlons-en. Le Shinkansen a la particularité d’être un train spacieux, avec une largeur intérieure de 3,21 mètres. Par ailleurs, il est possible d’incliner les sièges (chauffés en hiver) selon le goût du voyageur. Sens de la marche ou inverse, à vous de voir. À cela s’ajoutent des cabines silencieuses (avec interdiction de parler plus fort que le chuchotement), des cabines privées de maquillage, des espaces fumeurs ou des espaces pour téléphoner (jusqu’en 2021). Avec du matériel récent et en bon état et des locaux à la propreté exemplaire, inutile de préciser que l’expérience du voyageur est plus que satisfaisante.
Shinkansen, point à la ligne.
Il existe 9 lignes de Shinkansen, qui couvrent tout le Japon. Tokaido, Sanyo, Joetsu, Hokuriku, Kyushu et Hokkaido forment le réseau Shinkansen. Le trajet Tokaido, indispensable pour traverser l’archipel du Nord au Sud voit passer 119 trains par jour. Le réseau devrait s’agrandir, de nouvelles lignes sont actuellement en construction ou à l’étude.
Il serait insensé de parler du Shinkansen sans évoquer la vitesse. Celle-ci évolue en fonction des modèles de train. Par exemple, les trains Hayabusa (Faucon pèlerin) de la ligne Tohoku peuvent atteindre une vitesse de 320 km/h qui permet de relier Tokyo à Aomori en 189 minutes. Il est par ailleurs prévu que les trains de la ligne Hokkaido atteignent les 360km/h aux alentours de 2030.
Rapides et fiables, les Shinkansen ont également la particularité d’avoir un tarif fixe. En effet, le Japon est réfractaire aux hausses de tarifs si elles ne sont pas accompagnées d’une augmentation de la qualité de service. Aussi, le prix d’un trajet reste le même toute l’année durant. C’est tout à fait différents des prix fluctuants sur le réseau SNCF, qui dépendent de la date, des places disponibles et de l’âge du capitaine.
Conclusion.
Le Shinkansen est indispensable pour voyager au Japon. Fiable, sûr, confortable et rapide, il s’agit d’un train dans lequel on est bien, et à côté duquel les autres offres pâlissent. Si vous voyagez au Japon et que vous sortez de Tokyo, la découverte du Shinkansen est un incontournable. Mais si vous avez le mal des transports, on a la solution pour vous permettre de découvrir tout le Japon. Il vous suffit de lire Pérégrinations en Terres Japonaises, de Marc Jérusalem, un récit de voyage complet qui vous transportera au pays du Soleil Levant.
Sources :
Kanpai.fr : Comment Japan Rail botte le train de la SNCF