Pourquoi des récits de voyage ?
En voilà, une bonne question ! Dans le vaste monde du livre, ce ne sont pas les genres qui manquent. Et certains sont bien plus en vogue (et commerciaux) que la littérature de voyage. Du coup, on peut se demander pourquoi un jeune éditeur choisirait ce genre, pas toujours présent au top des ventes. Dans cet article, nous allons vous parler de notre choix de ligne éditoriale et vous expliquer pourquoi les récits de voyage, c’est cool !
Avant le voyage…
Lorsque l’Aquilon était encore une idée balbutiante, échangée entre deux rots aux fragrances de houblon et de malt sur la table au bois vermoulu d’un quelconque bar parisien, la ligne éditoriale était encore vaporeuse. Pendant un temps, nous avions le projet de nous axer sur le roman historique.
Puis, le thème du voyage s’est imposé lors d’une visite à un auteur qui dédicaçait un récit de voyage dans une librairie spécialisée. Hunter S. Thompson, Jack Kerouac et Isabelle Eberhardt faisaient déjà partie de nos auteurs préférés, et on avait beaucoup d’affection notamment pour J’irai dormir chez vous, l’émission culte d’Antoine de Maximy. L’image du baroudeur a voyagé longtemps dans nos esprits.
La découverte du livre numérique a également pas mal influé sur notre choix de ligne éditoriale. Une bibliothèque transportable, et sur laquelle il est aisé de lire en toute occasion ! On imaginait déjà des voyageurs, dans un pays lointain, chercher dans leur liseuse un ouvrage de notre catalogue parlant du pays qu’ils visitent afin de comparer leurs ressentis avec un auteur : une approche vivante de la littérature.
Là où nous portent nos pas…
Nous aurions pu faire du guide de voyage. Après tout, c’est pratique, un guide de voyage, c’est fonctionnel, et on peut imaginer un tas d’applications avec le numérique. Mais, le problème, avec le guide de voyage, c’est que c’est très utile, certes, mais finalement, ça balise, ça donne les bonnes adresses, et c’est tout. On ne s’émeut pas, en lisant un guide de voyage.
En revanche, lorsqu’on décrit nos voyages, on ne fait pas que lister les activités et les lieux visités. On parle de notre ressenti, on laisse libre cours à nos émotions, on relate quelque chose d’authentique. Et c’est là, le véritable plus du récit de voyage. C’est ce qui fait aussi qu’un récit de voyage aura plus d’impact que toutes les belles photos que vous voudrez.
Au moment où on écrit ces lignes, on en a lu, du récit de voyage. On a passé un an en Australie, gambadé en Chine, marché sur les chemins de Saint-Jacques, visité la Calabre, pris des instantanés de moments en Grèce, grimpé au sommet du mont Bromo, découvert l’Inde des affaires et vécu mille aventures amusantes et surprenantes autour du monde. Et tout ça, sans bouger de chez nous.
L’empreinte émotionnelle que les voyages laissent sur les auteurs se retrouve dans leurs écrits, et c’est là le principal avantage d’un récit de voyage sur un guide : il vous permet d’accompagner un auteur.
Raconte-moi un voyage !
Les récits de voyage ont un aspect pratique aussi, car il s’agit autant de retours d’expériences qui permettent d’identifier les pièges et les bons plans, de rencontrer le monde, de connaître les bonnes pratiques…
Et le tout très souvent avec un style éthéré. Parce que les voyages ouvrent l’esprit et les spectacles inédits et majestueux rendent poète. Et on parle-là de poésie véritable, de celle qui est inspirée par le contact avec quelque chose de plus grand, de plus majestueux.
À une époque où le partage de photos est devenu naturel, on se rend compte de l’importance de la parole transmise (à l’oral ou à l’écrit). Le récit de voyage est bien plus qu’un simple tranche de vie, c’est plutôt une tranche de vies, l’une des meilleures façons de connaître l’autre, de partir à sa rencontre.
Conclusion
Vous l’aurez compris, on est pris de passion pour la littérature de voyage, car nous considérons que c’est là que se trouve la rêverie, en littérature. Il n’y a pas de calcul dans les récits de voyage : simplement le désir de retranscrire ce qu’on a vécu, ce qu’on a vu. les auteurs y font preuve d’humilité. On aime ces récits, car ils nous ramènent aux bases de la littérature, à sa volonté de relater le réel tout en le sublimant.
Et si effectivement, nos récits de voyage ne contiennent ni elfes, ni Quidditch, ni beaux-gosses riches torturés adeptes de SM… ils n’en ont pas moins d’âme. Bien au contraire…
Très contente de lire cet article qui confirme mon choix de vouloir vous présenter mon manuscrit terminé sur le sujet. J’attends septembre avec impatience, à moins de pouvoir vous l’envoyer maintenant?
Petite question est-ce seulement en version électronique ou vous publiez aussi en version papier?
Bonjour Julie,
nous sommes enthousiastes à l’idée de lire votre récit. Nous vous conseillons cependant d’attendre le 15 septembre prochain, date à laquelle nous lancerons le prochain appel à textes (qui portera, comme vous l’avez compris, sur les récits de voyage).
Pour répondre à votre seconde question, nous sommes une maison d’édition de livres numériques exclusivement. Il s’agit d’un format dans lequel nous croyons et qui nous paraît plus que compatible avec une pratique nomade de la lecture.
Dans l’attente de vous lire,
Cordialement !