Nana, d’Hélène Môme

Je me laisse porter par ce tourbillon de senteurs et de couleurs qui exacerbe mes sens, et rapidement mon appétence pour la création manuelle me conduit devant les stands dédiés à l’artisanat local. J’y découvre des étoffes aux couleurs vives et chatoyantes, ornées de fleurs de tiarés et d’imprimés polynésiens, des sacs habilement tissés de feuilles de pandanus, les célèbres perles noires de Tahiti, cultivées dans les lagons des Tuamotu, délicatement montées en sautoirs, et des flacons de monoï par centaines.

Nana, d’Hélène Môme

En quittant la grisaille parisienne pour le soleil de Tahiti, Hélène Môme était à mille lieues d’imaginer l’impact qu’aurait sur elle cette île minuscule, perdue au cœur du Pacifique. Embourbée dans un quotidien stressant, elle rêvait de palmiers, de sable chaud et de vacances. Pourtant, c’est sa vie entière qu’elle y a remise en question, au fil de rencontres formidables, de paysages grandioses, et bercée par une culture séculaire qui prône un bonheur simple. Nana nous entraîne à la découverte d’une île tropicale, mais aussi dans une expédition des plus passionnantes : celle de la découverte de soi.

Nana, ça signifie au revoir, en polynésien. Il y a l’idée de séparation, mais aussi de retrouvailles futures. C’est un mot qui porte en lui une tendre nostalgie…

C’est sur des paroles de Charles Aznavour que s’ouvre Nana. Dans ce récit de voyage, nous suivons Hélène Môme à Tahiti, destination paradisiaque. Jeune femme baignant dans une vie parisienne active et remplie, elle se rend avec son compagnon à Tahiti pour des vacances. Mais la parenthèse de repos va avoir un effet puissant sur l’autrice. En effet, Tahiti lui présente une vie aux antipodes de celle qu’offre la capitale française.

Dans cette île verdoyante bordée par des eaux cristallines, se développent des philosophies de vies différentes de celles qui ont cours en métropole. Car le regard des autres y est moins pesant. Parce que la culture tahitienne est riche. Parce que tout, là bas, paraît plus beau. Nana est le récit d’un coup de foudre. En effet, au contact des populations, Hélène Môme va se passionner pour cette île et ses habitants. Elle y rencontre des Polynésiens superbes à l’héritage culturel fort. Et son chemin croise également celui des Popa’a, ces expatriés qui y mènent leur vie de rêve.

Aussi, on voit se tisser à la lecture un lien fort entre la voyageuse et l’île. Et au travers de ses rencontres et de ses découvertes, Hélène Môme s’interroge. Et Nana nous interpelle. Sur nos modes de vies, qui nous semblent couler de source. Sur notre besoin de nous émerveiller.

Nana est une œuvre touchante. Un récit de voyage et de renaissance. Avec sa plume enthousiaste, Hélène Môme nous fait partager la joie de ses découvertes. Texte attendrissant, Nana devient déchirant quand arrive le moment de dire au revoir. C’est un beau voyage, de ceux qui vous changent la vie…

Couverture de Nana, d'Hélène Môme
Cliquez sur la couverture pour télécharger

Leave a Comment