Envoyer son manuscrit à l’Aquilon : Guide

Le premier appel à textes de l’Aquilon s’est achevé, et nous nous préparons pour le prochain, prévu pour mi-septembre (et dont le thème portera sur les Carnets de Voyages). Vous avez un manuscrit et souhaitez nous l’envoyer ? C’est avec plaisir que nous le recevrons. Mais, afin de maximiser les chances que votre récit soit accepté, veuillez lire cet article qui listera les principaux pièges éliminatoires qui se dresseront face à vous.

Le respect de la ligne éditoriale

Une maison d’édition repose sur un seul élément fondamental : sa ligne éditoriale. Loin d’être simplement un “truc”, c’est sur la ligne éditoriale que repose l’identité même de la maison d’édition. Ainsi, la ligne éditoriale de l’Aquilon est axée sur le voyage, le dépaysement. Jamais aucun texte, quelle que soit sa qualité, ne sera accepté s’il ne s’inscrit pas dans notre ligne.

Nous insistons sur ce point et le mettons en premier, car il s’agissait de la raison principale des refus lors de notre premier appel à textes. Dans notre cas, il ne suffit pas que les personnages se retrouvent dans des destinations étrangères, pour qu’on considère qu’ils voyagent. Ce qui est important, dans les textes que nous recherchons, c’est de savoir où ils vont, mais aussi en quoi le voyage les impacte, quels environnements ils voient… en bref, l’auteur doit faire voyager les lecteurs en plus de ses personnages.

Comment faire pour vous assurer que votre manuscrit entre dans notre ligne éditoriale, vous demanderez-vous. Si on était de bons commerçants, on vous dirait bien d’acheter nos livres (huhu !). Mais pour vous assurer de ne pas sortir de la ligne éditoriale, c’est très simple. Il vous suffit de farfouiller sur le site, de jeter un oeil à notre catalogue, de lire les extraits gratuits disponibles chez nos revendeurs… c’est en vous imprégnant de notre identité que vous pourrez juger si oui ou non, votre texte pourrait figurer parmi nos livres.

Le respect de la consigne de l’appel à textes.

On pourrait croire à une redite du premier point, mais il n’en est rien. La consigne ou le thème de l’appel à textes est à distinguer de la ligne éditoriale. Il s’agit d’un deuxième filtre, en quelque sorte. Ainsi, admettons qu’on décide de faire un appel à textes pour des nouvelles horrifiques. Cela signifierait qu’on accepterait des manuscrits de nouvelles d’horreur, mais qui s’inscriraient dans notre ligne éditoriale axée sur le voyage et le dépaysement.

Là encore, c’est très important de garder en tête tout l’intitulé de l’appel à textes. Car un texte qui ne respecte pas le sujet sera refusé sans même être lu. Ca peut paraître injuste, dit comme ça, mais les sujets sont là car ils répondent à un besoin de l’émetteur. Pour vous donner un exemple concret, lors de notre premier appel à textes, nous avons surtout reçu des romans. Ca nous va, car après tout, nous étions ouverts à tous les genres. Mais comme nous souhaitons nous axer sur les carnets de voyages, nous resserrerons notre demande pour le prochain appel à textes.

Aussi, vous vous en doutez, si on demande des carnets de voyage et que vous nous envoyez un recueil de poèmes lyriques, eussiez-vous la plume de Du Bellay, on ne l’accepterait pas. Et c’est aussi vrai pour l’Aquilon que pour les autres maisons d’édition. Afin d’éviter cet écueil, prenez donc bien garde à bien lire l’appel à textes, à bien l’intégrer, afin de juger si votre manuscrit répond bien à la demande de l’éditeur.

Le respect de l’écriture

Là, on peut s’avouer très contents de ne pas être tombé sur ce cas. Nous avons jusque-là toujours reçu des manuscrits soignés et très bien écrits. Aussi, on ne parle pas d’expérience. Mais il est bon de le rappeler tout de même, à toutes fins utiles : un manuscrit doit impérativement être lisible !

S’il est vrai que le travail de correction d’un manuscrit entre dans les compétences de la maison d’édition, cela ne dispense pas l’auteur de livrer un manuscrit aussi propre que possible. En effet, le rôle de l’éditeur n’est pas de réécrire votre texte. Sinon, ben il écrirait un texte lui-même. Cela parait évident, mais il arrive très souvent que les maisons d’éditions reçoivent des récits à peine relus, torchés à la va-vite. Et même avec un concept ou une prémisse géniale, ce genre de manuscrit ne passera jamais.

Déjà car il est lu par un comité de lecture, qui est vite rebuté par les fautes. Alors, une coquille par-ci par-là, ça passe encore. Par contre, les mutants grammaticaux, les répétitions et le non-respect de la concordance des temps, ça pique beaucoup plus ! Ensuite, ce genre de manuscrit est rejeté car il représente une masse de travail folle pour un seul livre (sachant qu’un éditeur doit jongler entre plusieurs ouvrages). En moyenne, un livre doit être relu au minimum deux fois par l’éditeur avant d’avoir un BAT qui conduira au bouquin final. Imaginez le désastre s’il faut corriger des dizaines de fautes par page, dans un roman qui en fait deux cents !

Pour parer à cet écueil, rien de plus simple. Une fois que votre livre est terminé, laissez-le reposer au minimum deux mois. Mais vraiment au minimum… Faites autre chose, écrivez un autre bouquin, lisez… puis après ces quelques mois, relisez votre livre. Vous aurez un regard neuf dessus, et les fautes et autres incohérences vous sauteront aux yeux. La première qualité d’un bon auteur, c’est la patience. Sinon, faites relire votre manuscrit par une personne neutre. En effet, les amis ou la famille n’oseront jamais vous rentrer dans le lard, or les critiques les plus violentes sont les plus constructives.

Conclusion

Au final, le secret pour maximiser ses chances de se voir accepter son manuscrit est assez évident et relève du bon sens. L’Aquilon, et toutes les maisons d’édition (on imagine) attendent d’un auteur qu’il ait travaillé soigneusement sur son texte, qu’il se soit intéressé un minimum à la maison d’édition à laquelle il s’adresse, et qu’il ait pris connaissance des modalités de l’appel à textes.

À notre connaissance, il n’est jamais arrivé que la stratégie “essayons d’envoyer un truc au pif, on verra bien” ait jamais fonctionné. Maintenant qu’on vous a livré le secret des secrets, restez à l’affût ! Notre prochain appel à textes est prévu pour la mi-septembre. À vos plumes !

3 Thoughts to “Envoyer son manuscrit à l’Aquilon : Guide”

  1. Djamel Lakehal

    Bonjour,
    J’aimerais vous proposer un manuscrit portant sur mes Récits de voyage. Je ne sais pas à quand est prévu le prochain appel à textes, car d’aprés votre site, la derniere fois remonte à 2019!
    S’agit t-il du mois de septembre prochain (2022)?
    Amities
    Djamel Lakehal

    1. l'Aquilon

      Bonjour M. Lakehal, merci pour votre message.

      Pour le moment, notre calendrier de sorties est plein. Aussi, nous ne proposerons pas d’appel à textes cette année, hélas. Mais nous devrions ouvrir un appel à textes début 2023, une fois encore axé sur le récit de voyages. Le comité privilégiera les textes concernant des destinations qui ne figurent pas encore dans notre catalogue.

      Bien à vous,
      L’Aquilon Éditions

      1. Djamel Lakehal

        Bonjour
        Merci de m’avoir répondu. En fait, il ne s’agit pas que d’une seule destination, mais de plusieurs (Marrakech, Alger, Boston, Alep/Damas, New York, Strasbourg, de Nantes à Constantine, Zurich, de San Francisco à Chicago passant par le Colorado/Utah et l’Arizona). Et c’est cela qui le rend difficile pour convaince les ME ‘générales’, et au meme temps un cadeau du ciel pour l’Aquilon; la seule à mon avis qui pourrait les publier. Je propose de vous l’envoyer quand meme par email, vous me direz si sa structure est publiable ou pas du tout! Ca m’évitera d’attendre une année de plus. je vous parie qu’il emballera vos lecteurs. Merci. Mr Lakehal. lakehal@ascomp.ch

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