Le désert d’Atacama : entre les roches, la beauté
C’est l’un des endroits les plus arides au monde, un désert d’altitude coincé entre l’Océan Pacifique et la cordillère des Andes, où il s’étire sur plus de 100 000 kilomètres carrés. Un lieu qui inspire, qui donne envie d’y revenir, voire d’y rester : l’Atacama, un nom qui claque comme le vent courant sans obstacle sur les hauts plateaux andins. Une région inhospitalière, mais fascinante, où la vie s’adapte au gré des éruptions volcaniques et des soubresauts telluriques de la Pachamama, la Terre-Mère des Incas et de leurs descendants les Atacameños.
Paroles de Désert, de Thomas Poussard
C’est un endroit particulier de notre planète. L’un des lieux les plus arides du monde (après les vallées sèches de McMurdo en Antarctique). Le désert de l’Atacama est fascinant, au point que Thomas Poussard, auteur de Paroles de Désert lui accorde un ouvrage complet. Paysages rocheux, météo atypique, et le ciel le plus pur du monde… Le désert de l’Atacama, c’est quasiment l’archétype même du désert. Une région du monde qui appelle à l’aventure, à la découverte. Suivez-nous à travers les dunes de ce désert. Et si Thomas Poussard est un bien meilleur guide, nous vous proposons de faire quelques pas à travers cette étendue de sable et de roche, avant de vous plonger dans le récit qu’en fait l’auteur voyageur.
L’Atacama, un paradis infernal ?
Le désert de l’Atacama est une région du monde dont le qualificatif le plus adéquat serait “extrême”. Effectivement, tout dans ce désert concourt à en faire l’exemple ultime de l’étendue désertique. Posé au nord du Chili et l’extrême Sud du Pérou, l’Atacama offre à la vue des paysages sublimes. Sommets enneigés, lagunes colorées, geysers majestueux… Des paysages forgés par la nature. En effet, l’érosion et le climat subtropical ont donné son caractère au désert. L’Atacama, c’est le désert le plus sec. Une aridité due à trois facteurs principaux.
Tout d’abord, l’anticyclone subtropical de l’Île de Pâques qui donne un air sec qui empêche la formation de nuages de pluie. À cela s’ajoute le courant polaire sous-marin de Humbolt qui rafraichit l’air chaud marin. Celui-ci ne peut donc s’élever et donner lieu à des précipitations. Enfin, une dernière barrière, physique, celle-ci, bloque les nuages. Il s’agit des chaînes de montagnes, à l’instar de la cordillère des Andes. Il en résulte donc un climat très sec, et seule la bande côtière permet à la flore de se développer autant que possible. Les nuages bas forment une sorte de brume épaisse, nommée camanchaca (ou garùa au Pérou), que les hommes peuvent recueillir à l’aide de capteurs de brouillard. Avec moins de 50 mm de pluie par an, le climat est rude. L’Atacama, c’est également une amplitude thermique qui va de 45° en journée à -10° la nuit.
Et pourtant, si ces conditions extrêmes ne vous effraient pas, que de trésors vous attendent. La Valle de la Luna, par exemple, avec ses paysages lunaires, les mystérieux géoglyphes à flanc de collines… D’Iquique à Parinacota, le désert de l’Atacama regorge de surprises et cela sous le ciel le plus pur du monde. En effet, avec un ciel limpide 350 jours par an, sans pollution lumineuse, le désert de l’Atacama attire de nombreux observatoires. Et quel meilleur endroit pour observer le ciel étoilé ? L’Atacama n’est pas qu’un désert aride et inhospitalier. Il est notre fenêtre sur le cosmos.
L’Atacama et ses paysages.
Le désert de l’Atacama ne se résume pas à de simple dunes de sables balayées par des vents ardents. C’est au contraire une région aux paysages variés, constitués de volcans aux cimes enneigées, de vastes plaines rocailleuses ou encore de lagunes aux couleurs éclatantes. L’Atacama est un désert que l’on peu difficilement associer à des paysages mornes ou répétitifs. Et pour tout désert aride qu’il est, l’Atacama regorge d’endroits prisés par les touristes. Ainsi, vous pouvez barboter dans les lagunes salées de Cejar ou Piedras, surfer sur les dunes de sable de la Valle de la Muerte ou vous ébahir devant les impressionnants geysers du Tatio.
L’Altiplano, avec ses reliefs saisissants, constitue un paysage d’une splendeur à nulle autre pareille, avec ses roches sculptées par la nature, posées sur les Monjes de la Pacana. Et que dire la présence des imposants volcans Licancabur, Parinacota ou Pili-Pili qui dépassent les 6 000 mètres d’altitude. Attention, toutefois à bien vous acclimater lorsque vous montez en altitude. Le mal des montagnes guette. Et bien sûr, comment passer sous silence la fameuse Valle de la Luna, qui vous fera vous sentir comme Neil Armstrong ? Une vallée aux paysages lunaires ! Pas besoin de fusée pour jouer les Tintin dans On a Marché sur la Lune.
L’Atacama étant un désert aride, la flore y est loin d’être luxuriante, vous vous en doutez. Mais cela ne signifie pas une absence de végétation. La région compte trois espèces endémiques de cactus et quelques arbres fruitiers dans les oasis. On y trouve également des fleurs, parfois. Tous les 5 à 7 ans, le désert se pare d’un parterre de fleurs violettes. Des millions de fleurs germent, notamment la Griffe du lion (Bomarea ovallei), une variété de fleur extrêmement rare. Ce phénomène miraculeux est dû à El Niño. Un spectacle époustouflant.
Vivre dans le Désert
L’Atacama a beau être un désert aride au climat inhospitalier, la vie n’y est pas absente. On y trouve des villes, comme Calama, commune chilienne située dans la région d’Antofagasta ou bien sûr San Pedro de Atacama et sa très animée avenue Caracoles. Si San Pedro est un site touristique très prisé, le village conserve son âme. Cependant, l’attrait touristique de San Pedro est vecteur de conflits et de tensions, entre les professionnels du tourisme et les populations de l’Atacama.
Et oui, nous avons bien dit les populations. Y vivent les Chiliens, mais aussi les Atacameños, et les Aymara. Ces deux peuples habitaient le désert bien avant la conquête espagnole, au croisement du Pérou, de la Bolivie, de l’Argentine et du Chili., au croisement du Pérou, de la Bolivie, de l’Argentine et du Chili parlent la langue Aymara. Une seule population, entre plusieurs pays. C’est par ailleurs un sujet abordé dans Paroles de Désert, les Atacamenos ressentent une proximité plus forte avec les membres de ce peuple, qu’avec leurs compatriotes Chilien ou Boliviens.


Le désert est peuplé de femmes et d’hommes, mais également d’une faune éparse. Ainsi, outre quelques rares insectes, le désert est peuplé par une espèce de rongeur aux allures de lapin, le vizcacha, mais aussi des flamands roses et le rare nandou, cousin de l’autruche. Et on peut occasionnellement y croiser le renard gris d’Argentine. Mais c’est bien entendu le lama, domestiqué par l’homme, et la vigogne qui restent les animaux les plus présents.
Conclusion
Quand t’es dans le désert, depuis trop longtemps… on revient avec de belles histoires, serait-on tenté de répondre à la chanson de Jean-Patrick Capdevielle. Thomas Poussard a visité l’Atacama et nous en parle. Et quel lieu fascinant ! Notre article ne saurait retranscrire la beauté de l’Atacama. Mais avec Paroles de Désert, l’auteur lui donne toute sa consistance, retranscrit sa majesté. Il y transporte le lecteur. On ressentirait presque la chaleur des vents ardents, le sable qui crisse sous les pieds, et le ciel d’obsidienne, constellé d’étoiles. Envie de désert ? L’Atacama vous tend les bras. Mais, si c’est trop loin, on a bien une solution pour vous.
Sources :
GEORGE N., Chili : l’Atacama, un désert et des merveilles, Routard.com
Voyage désert d’Atacama : Information, tourisme, chile-excepcion.com
HABERTHUR F., Quand et comment visiter le désert d’Atacama ?, GEO.fr
WEE R.Y, The Aymara People, WorldAtlas.com
BOUYSSE-CASSAGNE Y., Aymaras in Encycplopaedia Universalis